Mythes SEO : 10 idées reçues sur le duplicate, les Core Web Vitals, les liens dofollow…

Olivier Andrieu rétablit la vérité sur 10 croyances en SEO : mots clés dans les URL, performance web, pogosticking, ratio code/texte…

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On est sympa, nos liens sortants sont en dofollow. © S_E - stock.adobe.com

Nous avons rencontré Olivier Andrieu, consultant SEO et auteur du site Abondance. Deux semaines après la sortie de son premier roman, L’empreinte sacrée, il publie un nouveau livre sur le référencement : Le SEO en 500 questions. Objectif affiché : « en finir avec les mythes, trolls et autres fake news au sujet du SEO ». Nous lui avons demandé de sélectionner 10 idées reçues sur le référencement : les voici, enfin démystifiées.

Mythe numéro 1 : le contenu dupliqué pénalisé par Google

Non, Google ne pénalise (au sens du « je te punis car tu as fait quelque chose de mal ») ni le contenu dupliqué intersites, ni en intrasite. Que se passe-t-il en fait lorsque le moteur détecte un contenu dupliqué ? Il tente d’identifier quel est l’original et c’est lui qui aura la visibilité. Pour les autres versions, dupliquées donc, soit elles ne seront pas indexées, soit elle le seront mais en étant mal classées. Bref, en un mot, seule la page considérée comme « canonique » par Google est visible. Mais si cette page n’appartient pas à votre site, celui-ci n’en sera pas « pénalisé » (encore une fois, au sens d’une punition) par Google, vous n’avez simplement pas accès à une visibilité quelconque pour celle-ci. En gros, pour l’intersite, rien de spécifique, vous pouvez reprendre du contenu d’autres sites, avec leur accord bien sûr, cela ne nuira ni à l’un ni à l’autre. Pour l’intrasite, on évite d’avoir du contenu dupliqué avant tout pour des raisons d’optimisation du « crawl budget » (il ne sert à rien de demander au moteur de crawler un contenu qui sera ensuite refusé).

Mythe numéro 2 : les clics et le comportement utilisateur dans les SERP

Non, le comportement d’un utilisateur dans les pages de résultats d’un moteur de recherche n’a pas d’incidence sur le classement d’un site. Ni le taux de clics dans cette SERP, ni les allers-retours entre SERP et pages web proposées, ce qu’on appelle « pogosticking » ou « dwell time » : sur quel lien clique-t-il et revient-il ensuite sur la page de résultats ? Cette notion sert avant tout à Google comme KPI (indicateur-clé) pour mesurer la qualité de ses algorithmes (un peu comme pour les tests A/B qu’il demande à ses « quality raters » de faire), mais ce n’est pas un critère de pertinence par rapport à tel ou tel site et cela ne joue pas sur le classement.

Mythe numéro 3 : le taux de rebond

Non, Google ne tient pas compte du taux de rebond sur un site web (le fait que l’internaute consulte une page du site et reparte dans la foulée, sans explorer d’autres pages). Et c’est normal car le taux de rebond n’est en rien un indice objectif de la qualité du contenu d’une page web : l’internaute a pu venir, être pleinement satisfait de ce qu’il a trouvé, et repartir vers de nouveaux horizons. Ou, au contraire, ne pas avoir trouvé réponse à sa question et aller sur un autre site. En quoi cela joue-t-il sur la pertinence du contenu ? De plus, un article de presse, par exemple, a un taux de rebond en général totalement différent de celui d’une fiche produit sur un site e-commerce. Bref, impossible pour un moteur de tenir compte d’un critère de ce type dans son algorithme.

Mythe numéro 4 : le SXO

On me parle souvent de SXO, soit le « mix » entre UX (expérience utilisateur) et SEO (référencement naturel). En fait, tout dépend de ce que l’on veut bien mettre derrière cet acronyme : si « SXO = critères de pertinence UX permettant d’être mieux classé », je pense qu’on se fourvoie complètement. Mise à part peut-être la compatibilité mobile, pour laquelle un vrai débat existe, je ne vois pas vraiment de critères UX qui pourraient influencer fortement le classement d’une page sur un moteur. En revanche, si on part sur le principe : « SXO = SEO pour faire venir des visiteurs sur un site et passant la main à l’UX pour permettre de faire convertir cette visite », alors là, j’applaudis des deux mains. Clairement, faire venir un internaute sur un site mal fagoté sans conversion derrière, quel intérêt ? Je vois donc le SXO comme une succession d’actions allant de la requête au ROI : SEO d’abord, UX qui prend la main ensuite. Et effectivement, dans ce cas, les deux doivent travailler la main dans la main.

Mythe numéro 5 : le temps d’affichage des pages

Il s’agit d’un des mythes les plus souvent répandus par des référenceurs qui, hélas, apprennent leur métier en lisant les blogs officiels des moteurs 😉 (le SEO c’est avant tout du « Test and learn », rappelons-le !) Non, en 2021, si le temps de chargement des pages est capital pour l’internaute et important pour le crawl, il ne joue que très, très peu en termes de « ranking ». Pour ce qui est du futur proche, Google va lancer en mai prochain son algorithme « Core Web Vitals » qui a pour objectif de faire du temps de chargement des pages un pseudo-critère de pertinence du moteur. Mais le passé nous a montré que les effets d’annonce font souvent « pschitt » chez Google. D’ailleurs celui-ci a préféré prendre les devants et expliquer dernièrement que ce projet n’aurait qu’un impact très faible sur les classements. Il est d’ailleurs impossible que la « web performance » devienne un jour un critère fort de l’algorithme car ce n’est pas la rapidité d’affichage des pages qui fait que le contenu est pertinent et réponde à l’intention de recherche de l’internaute. So, Keep calm and drink water… 😉

Mythe numéro 6 : les mots clés dans les URL

Je vois souvent des clients passer des heures à se poser des tas de questions sur la présence de mots clés dans les URL de leur site. Que de temps perdu, la plupart du temps… En effet, la présence de mots clés dans l’URL d’une page a assez peu, voire très peu de poids en SEO. L’objectif principal sera avant tout de proposer une adresse de page (répertoires et slug) pas trop longue tout en étant descriptive, et cela suffira bien. Il n’y a aucun intérêt SEO à faire du bourrage de mots clés dans les URL. D’ailleurs, c’est surtout un critère intéressant pour Google au moment où il découvre la page et ne l’a pas encore analysée sémantiquement : la première chose qu’il découvre, c’est l’URL et si elle est descriptive, ça lui permet d’avoir des indices sur son contenu avant de l’analyser de façon plus approfondie dans un second temps. Mais une fois cette analyse effectuée, le poids de ce champ chute drastiquement…

Mythe numéro 7 : le ratio code/texte

Non. Là aussi, c’est un mythe très répandu. Le ratio entre le volume de texte et la taille du code source de la page ne joue pas de rôle aujourd’hui dans le classement d’une page sur Google. On ne peut pas nier que c’est un point qui a, historiquement, été utilisé dans le domaine de l’algorithmie des moteurs, mais il est obsolète aujourd’hui. Pourtant, il est étonnant de voir que certains outils le proposent toujours dans leur analyse, et lui donnent même un poids certain avec moult recommandations à la clé. Étrange…

Mythe numéro 8 : les liens en nofollow permettent d’obtenir un meilleur maillage interne

Ce mythe-là disparait heureusement petit à petit. Non, l’utilisation de liens en « nofollow » ne permet pas d’améliorer son maillage interne et le passage du « jus » d’une page à l’autre. Si le lien est en « follow », le jus est transmis, si le lien est en « nofollow », le jus est jeté au caniveau. Mais en aucun cas il n’est réparti sur les autres liens de la page. Donc, d’une façon très claire, l’utilisation du « nofollow » en maillage interne est totalement inefficace pour améliorer la transmission du « jus interne ». C’est d’ailleurs la même chose sur les liens sortants externes (vers d’autres sites) : le « nofollow » n’améliore en rien le SEO du site qui crée le lien. C’est juste peu fair-play de  jeter du jus plutôt que de le fournir au site distant. Pas très cool…

Mythe numéro 9 : l’agrément Google en SEO

« Nous vous proposons un référencement de qualité grâce à nos prestations SEO qui ont reçu l’agrément de Google (variante : grâce à notre partenariat avec Google) ». Si un commercial vous tient ce type de discours (et oui, même s’il vous appelle de la part d’une entreprise très connue, suivez mon regard…), fuyez ! En SEO, Google n’a aucun accord avec personne (contrairement au domaine du SEA). Méfiez-vous des escrocs !

Mythe numéro 10 : le SEO, ça bouge tout le temps !

Quand je discute avec un référenceur, je lui pose souvent cette question pour le faire réagir amicalement : « peux-tu me donner un seul critère majeur, qui a eu un impact fort, dans l’algorithme de Google et donc dans les classements des pages, et qui soit apparu sur les 10 dernières années ? ». Sur la compatibilité mobile, comme dit précédemment, il y a débat (intéressant par ailleurs). Mais sinon ? Aucun ! Les bases du SEO, c’est toujours la technique, le texte et les liens. Et les fondations de ce métier sont les mêmes depuis plus de 10 ans. Cela ne veut pas dire qu’il ne se passe rien (je propose tous le jours de l’actu à ce sujet sur Abondance), mais sur les fondamentaux d’optimisation, c’est assez figé depuis des lustres. Je parle bien sûr ici de SEO white-hat, sans « triche ». En revanche, des tas de choses sont arrivées dans notre métier pour proposer un site web plus « propre » et mieux construit : les balises « canonical », « hreflang », de pagination, les balises de données structurées, etc. Les fondamentaux, soit 80% du SEO, sont toujours là depuis bien longtemps, mais oui, tout le reste évolue quotidiennement. Et c’est bien pour cela qu’il faut faire une veille, c’est capital pour rester informé de ce qu’il se passe dans ce domaine. Le Diable se cache souvent dans les détails… Je suis assez étonné du nombre de référenceurs qui ne consacrent pas une partie, même minime, de leur emploi du temps quotidien à la veille. C’est pourtant indispensable.

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1 commentaire
Commentaire (1)
  • Marquette

    Que de vérité Olivier, merci pour ton article, qui fait tellement de bien aux référenceurs qui chaque jour s’échinent patiemment à maintenir les positions de leurs clients.

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